Aurai-je un jour ma liberté ? Il est temps, grand temps : je l'implore Au bord de mer j'attends le vent ; Je fais signe aux voiles marines. Sous le suroît défiant les flots, Quand prendrai-je mon libre essor Au libre carrefour des mers ? Il faut fuir les bords ennuyeux D'un élément qui m'est hostile Et sous le ciel de mon Afrique Sous les houles du Midi Regretter la sombre Russie Où j'ai souffert, où j'ai aimé, Où j'ai enseveli mon cœur Alexandre Pouchkine, Eugène Onéguine. Traduction d'André Meynieux. Né à Moscou le 6 juin 1799 dans une famille de la noblesse russe, Alexandre Pouchkine était aussi l'arrière-petit-fils d'un Africain célèbre dans l'histoire militaire et technique russe, Abraham Petrovitch Hanibal (1696-1781). De fait, bien que Russe, Pouchkine avait une partie de ses racines en Afrique noire. Les liens entre Pouchkine et le monde noir sont innombrables et leurs points de rencontre sont parfois inattendus... La revue Présence Africaine ne pouvait rester indifférente au Bicentenaire de la naissance du fondateur de la littérature russe moderne, qui aimait l'Afrique et la revendiquait comme sa seconde patrie.
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